Le festin de Laura - L'année de césure
Alors que les rues et les boutiques se parent de leurs ornements festifs, que les mélodies de Michael Bublé et Mariah Carey résonnent à nouveau, une période bien particulière s’annonce à l’horizon.
Derrière l’ambiance festive des fêtes de fin d’année se cache parfois une tout autre réalité : stress,tensions, conflits…
Chez Nidéco, nous croyons que la saison des fêtes devrait être avant tout synonyme de bien-être et de discussions ouvertes. C’est pourquoi, en cette période exceptionnelle, nous avons décidé de libérer la parole sur des sujets tabous grâce à une initiative unique, en collaboration avec nos co-créateurs :
« Le Festin Nidéco »
Aujourd'hui, c’est Laura, co-créatrice de Mixed feelings, qui nous partage son schéma de vie, loin des sentiers battus
L'année de césure 🌞
Me voilà enfin posée ! Et je voudrais parler de la pression du schéma sociétal classique.
Je suis un peu en dehors de tout ça, je voyage beaucoup toute seule en tant que femme. Le besoin d'apprendre à me connaître et me poser des questions pour vraiment savoir où je veux aller sont mes principales préoccupations.
Donc je ne passe pas mon temps à travailler mes examens ou mes cours, j'enchaîne boulot sur boulot pour être à droite à gauche dès que je peux. Je ne vais jamais aux rattrapages et m'assure toujours de ne pas me fermer de portes pour ma future profession mais je viens de prendre une année de césure pour partir à l'autre du monde et enfin avoir le temps.
Le temps pour tout, le temps qu'on a jamais pour toutes les bonnes résolutions qu'on se pose au début de l'année. Le temps de dormir, le temps de lire, le temps de broder, d'écrire, de partir 4 jours dans les montagnes ou sur une rivière coupée du monde extérieur et seule avec d'autres aventuriers en quête d'apprentissage personnel.
Et ça, c'est tabou.
Je me rappelle justement d'avoir annoncé cette année de césure à Noël l'année dernière et que mon grand-père me demandait de lui rappeler mon âge au cas où une remarque du style "mais tu devrais pas déjà avoir un boulot toi ?" serait bien placée, mais je n'ai que 22 ans et je décide juste de mener ma vie autrement.
Je me souviens de ma marraine qui me disait que "ça ferait sacrément tâche sur mon dossier"ou encore de mes parents qui me partageaient leur inquiétude pour ma carrière si je ne fais pas de stage pendant cette année là. Quand on s'appelle pour se donner des nouvelles ils me demandent encore où en sont mes demandes et comment j'arrive à axer mon année de césure pour la suite de mon parcours.
La vérité, mon père me l'a avouée au retour de mon premier voyage en solo à mes 19 ans que j'avais financé toute seule, c'est qu'ils auraient aimé avoir le courage de faire cela à mon âge, qu'ils ont suivi le schéma classique qu'on leur imposait tous et qu'ils attendent maintenant la retraite pour avoir tout ce temps, se sentir enfin vivant, découvrir qui ils sont et ce qui les anime profondément.
A la retraite, la forme physique et les envies ne sont plus les mêmes alors ils touchent du doigt, 5 semaines par an, leurs rêves déchus. Et pour ne pas trop en souffrir, ils essayent de nous imposer le même schéma.
Il n'y a pas un choix de vie pour être heureux, peu importe le choix, le bonheur peut y être trouvé. Pas besoin d'être quelqu'un pour être heureux, les choses immatérielles, les souvenirs, les relations, la communication des émotions permettent d'atteindre le bonheur et la réussite personnelle. "