Le festin de Valentine - Les rendez-vous chez le psy
Alors que les rues et les boutiques se parent de leurs ornements festifs, que les mélodies de Michael Bublé et Mariah Carey résonnent à nouveau, une période bien particulière s’annonce à l’horizon.
Derrière l’ambiance festive des fêtes de fin d’année se cache parfois une tout autre réalité : stress,tensions, conflits…
Chez Nidéco, nous croyons que la saison des fêtes devrait être avant tout synonyme de bien-être et de discussions ouvertes. C’est pourquoi, en cette période exceptionnelle, nous avons décidé de libérer la parole sur des sujets tabous grâce à une initiative unique, en collaboration avec nos co-créateurs :
« Le Festin Nidéco »
Aujourd’hui, on a l’immense plaisir d’accueillir à notre table @Valentine, co-créatrice de Clean that face, pour nous parler de rendez-vous chez le psychologue. Un chemin souvent méconnu, parfois jugé, mais ô combien essentiel. Valentine brise le silence et nous partage avec sincérité son parcours vers le bien-être mental
Les rendez-vous chez le psy 💗
"Non mais tu n’es pas malade »
« Pourquoi tu dois aller voir un psy ? »
« Les psys ne t’aideront pas, il faut que tu prennes du temps pour toi ». LOL.
Toutes ces phrases sont issues de conversations que j’ai eu au moins une fois avec mes proches, mes amis.
Un jour je me suis demandé comment les psy avaient fait pour se retrouver dans de telles critiques. Et puis j’ai compris.
En fait, on a peur d’aller voir un psy, parce qu’on a peur de se confronter à la dure réalité d’être ce qu’on est. On a peur de se poser des questions, on a peur de se trouver la réponse d’une question qu’on ne souhaiterait pas entendre.
En fait, on a peur d’être soi-même.
On préfère se rallier à des clichés, à des groupes, à des tendances, plutôt que de connaître notre véritable comportement.
Je suis allée voir un psy. En EMDR, plus précisément. Pourquoi ?
Parce que je sentais qu’à un moment donné, si je n’allais pas me confronter à moi-même, je perdrais les gens qui me sont le plus cher. Je n’ai pas voulu me cantonner à un petit « ça ira, c’est une passe » « je pense que je dramatise la chose ». NON.
J’ai préféré me dire que plus rapidement, je me confronterai à mes traumas, à mon passé, plus rapidement, je serais libérée du poids que je porte : le moi totalement blessé.
Je n’ai pas de tabou à parler de mes rendez-vous, de mon traumatisme du divorce de mes parents, de ma peur de l’abandon, de mon manque d’estime de moi-même. Je trouve même que ça dédramatise la situation, même si, pour ne rien cacher, mes rendez-vous psy commençaient et se terminaient en larmes, en questionnements et en sensation de zombie pendant deux jours.
Jusqu’au jour où je suis arrivée et que je n’ai plus pleuré. C’est là, que je me suis dit précisément que je m’étais confrontée à mes peurs, à mes démons, à ma sensation de me sentir prisonnière d’une situation qui m’était totalement indésirable. J’étais calme, à ressasser une dernière fois l’épisode qui a créé en moi plus de 10 ans de crises, de peurs, de culpabilité, de larmes et de colère. Plus de 10 ans que j’ai pu accepter en ayant pris le pari de me confronter à l’image que je me faisais de moi-même.
Est-ce que j’aurais réussi tout cela sans aller 5 fois réaliser un EMDR chez ma psy ?
Je pense avoir répondu à la question. Aller voir un psychologue ne rime pas avec maladie, et ne doit surtout pas rimer avec tabou. Aller voir un psy permet aux personnes comme moi, qui n’osent pas forcément dramatiser leurs problèmes, mais qui se sentent prisonnières d’elle-même de mettre des mots, des traumas afin de comprendre pourquoi s’est arrivé et comment on peut s’en sortir.
Quand j’avais 14 ans, j’ai demandé d’aller voir un psy, on me l'a refusé parce que « ça ne servait à rien ». Je suis persuadée que si j’étais allée le voir à ce moment-là mes traumas ne m’auraient pas hantée aujourd’hui. Or il aura fallu attendre mes 24 ans pour prendre les choses en main.
Conclusion : voir un psy ne veut pas dire que vous êtes malades, accepter d’aller voir un psy, c’est accepter que quelque chose n’est pas simple pour voir, et que vous ne pouvez plus vivre avec ce poids. Vouloir voir un psy c’est accepter que le chemin de la guérison sera long mais beau.
Voir un psy, c’est avoir le courage et la maturité de vouloir aller mieux. Et ça, tout le monde devrait le savoir.
Bref, aller voir un psy c’est compliqué mais qu’est-ce que ça fait du bien de se sentir libérée !